Prenez votre santé en mains !

De nombreux métiers concentrent des risques professionnels pouvant gravement impacter la santé des travailleurs. Le Code du Travail mentionne que l’employeur a l’obligation d’assurer la protection et la sécurité de ses salariés par la mise à disposition de divers équipements de protection et/ou l’aménagement du poste de travail. Cependant, d’un métier à un autre, les dangers ne sont pas les mêmes. Il faut donc les identifier avant d’entamer toute procédure pour sécuriser l’environnement de travail.

Concernant les équipements de protection individuelle, les gants sont bien trop souvent les oubliés des tenues de sécurité, et pour cause : souvent peu adaptés à l’activité des salariés, jugés trop contraignants, trop épais, peu agréables… Il devient alors facile de les écarter de son quotidien de travail, ou de choisir un gant inadapté à la situation. Les gants sont cependant indispensables au travaux manuels, car ils réduisent drastiquement les risques liés à ce type d’activités.

Autre argument en faveur du port de gants : la législation. De 2016 à 2020, celle-ci a connu de nombreuses évolutions afin de répondre davantage aux problématiques de risques professionnels et accidents du travail recensés. Les normes deviennent plus strictes et sont ainsi gages de la qualité des gants proposés.

Pourquoi faut-il porter des gants ?

Toute activité professionnelle nécessitant des opérations de manutention manuelle ou la manipulation de matières dangereuses ou thermiques doivent bénéficier d’une attention particulière des employeurs quant à la sécurités des opérateurs.

En effet, dans son rapport des risques professionnels de 2021, l’assurance maladie recensait 604 565 accidents du travail, soit une hausse de 12% par rapport à 2020. Parmi ceux-ci, 50% concernent les accidents du travail liés à la manutention manuelle, dont la zone poignets-mains-doigts est la plus touchée.

À nouveau selon le Code du Travail, l’employeur doit pouvoir mettre en place des solutions face aux problèmes rencontrés et recensés par ses salariés. Cela signifie que pour tous dangers auxquels ont été exposés les salariés faute d’anticipation, l’employeur doit être en mesure de faire preuve de réactivité afin d’écarter le risque.

Ainsi, tout employeur qui mettrait à disposition de ses salariés des équipements de protection ou d’ergonomie pour les prémunir des dangers de l’environnement de travail peut leur en imposer le port. En conséquence, les salariés détiennent eux aussi une part de responsabilité quant à leur exposition aux risques professionnels.

Se munir de gants lorsque l’activité professionnelle comprend de la manutention manuelle, du soudage, du coupage etc., en somme des activités à risques est donc considéré comme l’une des solutions les plus efficaces.

Quel(s) types de gants, pour quelle(s) activité(s) professionnelle(s) ?

Il existe plusieurs types de gants : la première catégorie permet de protéger des risques thermiques, la seconde des risques mécaniques, et la troisième des risques chimiques.

La commercialisation de gants de protection est encadrée par la norme EN ISO 21420. Cette dernière remplace et annule la norme EN420 datant de 2010, et assure un haut niveau de qualité des équipements de protection grâce à la définition d’exigences strictes et la mise en place de méthodes d’essais optimisées.

Les gants normés EN ISO 21420 sont ainsi testés sur des caractéristiques générales concernant l’innocuité, la résistance à la pénétration de l’eau, l’ergonomie, les tailles ou encore le confort. Le marquage et l’information fournie par le fabricant sont applicables à tous les gants de protection et permettent une reconnaissance rapide de la qualité du matériel de protection.

1. Les risques thermiques

Protéger efficacement les mains du soudeur est inévitable, car c’est la partie du corps la plus exposée aux dangers (brûlures par rayonnements UV produits par l’arc électrique, brûlures par projections de métaux…). Les gants spécialement conçus pour résister aux risques thermique doivent être résistants à la chaleur, et isolants de l’électricité. Ils doivent protéger entièrement les mains, mais aussi les poignets et avant-bras. Le cuir est le matériau offrant la meilleure protection, il est donc à privilégier.

Selon le procédé, les gants des soudeurs ont différentes caractéristiques : les gants réservés au procédé MIG sont souvent plus épais à cause du risque de brûlure par projection de métal en fusion, alors que les gants TIG sont eux, plus fins, car ils protègent du rayonnement, mais ne doivent pas impacter le besoin de précision et la dextérité du soudeur, qui travaille via l’apport de matière.

Les gants de protection chaleur sont encadrés par la norme EN 407 qui se base sur 6 tests de performance permettant d’englober tous les risques liés à la chaleur dans un espace de travail.

2. Les risques mécaniques

Encadrés par la norme EN 388, les gants de protection des risques mécaniques permettent une résistance à l’abrasion, à la coupure, à la déchirure et à la perforation. Tout comme les gants anti-chaleur, les gants de résistance mécanique sont testés sous divers critères précis et exigeants.

En 2016, la législation a d’ailleurs évolué : tous les gants de protection des risques mécaniques comportaient le marquage suivant : EN 388- suivi du chiffre 1, 2, 3 ou 4 correspondant au niveau de protection, 1 étant le plus léger, 4 le plus protecteur. Aujourd’hui, les gants comportent non seulement le nom de la norme suivi du chiffre indiquant le niveau de protection, mais aussi une lettre allant de A à F permettant d’indiquer encore plus précisément le niveau de protection fourni par la paire de gants sur chacun des niveaux déjà en vigueur. Avec cette évolution de marquage, les méthodes de test ont également évolué pour affiner le niveau de protection fourni par l’équipement.

Ainsi, grâce à ce marquage, il est plus facile de se munir de gants correspondant au besoin de protection rencontré au sein de l’activité professionnelle. Les gants de résistance mécanique sont généralement conçus à l’aide de fibres minérales, car elles sont d’une grande robustesse et promettent ainsi de résister dans le temps tout en protégeant de façon optimale.

3. Les risques chimiques

On parle de risque chimique lorsqu’une exposition à agent chimique dangereux lors d’activités de production est possible. Bien souvent, le risque chimique est omniprésent sur le lieu de travail mais peu pris en compte. En effet, les produits chimiques utilisés dans le domaine industriel sont encore très nombreux, mais les connaissances sur les mélanges ou la dangerosité de leur diffusion dans l’air ambiant sont moindres, ou négligées. Pourtant, nombreux sont les composants chimiques qui peuvent avoir un impact conséquent sur la santé des travailleurs par la perturbation du fonctionnement de l’organisme. Les intoxications peuvent être nombreuses et peuvent avoir lieu soit par le contact direct avec la peau (pénétration), soit par les voies respiration, soit par ingestion.

Il ne suffit pas de travailler en laboratoire pour y être confronté : les opérations de manutention, stockage, transport, ou la diffusion volontaire dans l’environnement de produits chimiques dangereux pour le traitement de surface, le dépotage, dégraissage, nettoyage etc. ou encore par émission lors d’une activité ou un procédé (combustion, dégradation…) sous forme de poussières, fumées, vapeurs, gaz ou brouillards font aussi partie des activités à risques.

Pour conserver un environnement de travail sûr pour les salariés, il est crucial de rester alerte et informé sur la complexité des substances chimiques et de leurs comportements ou réactions si mélange ou diffusion mais aussi, de connaître les équipements de protection les plus adaptés.

La norme EN 374 est spécialement prévue pour les gants de protection contre les risques chimiques. Celle-ci est assez complexe à lire car elle regroupe plusieurs normes. Nous nous appuierons sur la norme EN 374-1 qui concerne la terminologie et les exigences de performance pour les risques chimiques, et s’appuie sur 3 méthodes de test :

  • Niveau 1 – EN374-2 : résistance à la pénétration dans la peau supérieure à 30 minutes. Ce niveau sert à déterminer pendant combien de temps un gant peut rester intact et garantir la sécurité de l’opérateur lorsqu’il doit être en contact par immersion directe avec la substance dangereuse. Trois sous niveaux existent : A, B ou C. Ils servent à indiquer graduellement la résistance du gant dans ces conditions.
  • Niveau 2 – EN 16523-1 : le niveau de perméation. La perméation est le mouvement d’un gaz ou d’une vapeur à travers une barrière semi-perméable. Pour ce niveau, il n’y a pas d’échelle : soit le gant est reconnu comme imperméable et donc éligible sur le marché, soit il ne l’est pas et il est donc interdit de le commercialiser.
  • Niveau 3 – EN 374-4 : le niveau de résistance à la dégradation. Ce niveau permet d’indiquer la façon dont se transforme physiquement le gant après contact avec la substance. Plus le gant se transforme et subit un changement, moins il est considéré résistant à la dégradation. Tout comme le niveau 2, les gants considérés comme non-résistants à la dégradation sont interdits sur le marché européen.

Suivant le risque chimique, les gants seront marqués de pictogrammes indiquant le niveau de protection. Pouvoir analyser la hauteur du danger auquel est exposé un salarié en situation de risque chimique est donc primordial puisque cela permettra de déterminer le niveau de protection requis.

Les gants de protection chimique sont généralement faits de matières telles que le latex, le nitrile, l’élastomère synthétique, ou encore de néoprène car elles permettent à la peau de respirer, sans que la substance chimique ne traverse le gant.

 

Comment bien choisir ses gants professionnels de protection ?

 

Comme indiqué précédemment, chaque métier comporte des risques différents, et d’un poste de travail à l’autre, les dangers peuvent aussi différer. Pour évaluer le niveau de protection requis, il est donc indispensable d’évaluer en premier lieu les différents types de risques existants dans l’environnement de travail, d’évaluer la façon dont les risques peuvent impacter les travailleurs, mais aussi de comprendre et connaître les notions de sécurité législatives en vigueur. Voici donc trois points sur lesquels s’appuyer pour fournir un haut niveau de protection à ses équipes de travail :

 

1) Comprendre les enjeux de sécurité de l’environnement de travail

 

Selon si une personne travaille dans un milieu humide ou sec, gras, en extérieur ou en intérieur, avec des activités qui varient : les besoins ne seront pas les mêmes. Se rapprocher des conditions de travail réelles, comprendre les enjeux, et rester en alerte sur l’évolution des risques permet de s’assurer qu’une solution adéquate puisse être mise en œuvre.

Les normes encadrant les équipements de protection sont d’excellents indicateurs et permettent de prendre conscience de tous les risques. S’en imprégner ou se faire accompagner pour mieux maîtriser le sujet peut s’avérer très utile.

 

2) Faire une analyse approfondie des différents risques et des normes des équipements de protection

 

Cet article mentionne les divers risques possibles pour la zone poignet, main doigts. En portant une grande attention aux pictogrammes et/ou normes indiqués sur les gants à choisir pour protéger les équipes, elles sont assurées de bénéficier d’une protection optimale. Une analyse approfondie de l’environnement de travail, de tous ses risques/dangers couplée à une bonne maîtrise des normes sont alors d’excellents moyens pour jauger le besoin en protection.

Aussi, une bonne tenue de vos fiches de données de sécurité est un excellent moyen d’être guidé dans le choix des gants. En effet, celles-ci concentrent des indications précieuses sur les produits utilisés, ou sur les dangers possibles et permettent de faciliter l’analyse des risques.

 

3) Choisir une taille de gants adaptée

 

Le choix de la taille des gants est bien souvent négligé, or, un gant parfaitement adapté à la main de son détenteur est indispensable pour garantir son efficacité. En effet, de nombreuses activités peuvent demander de la dextérité et de la précision. Sur ce genre de cas, un gant inadapté à la morphologie de la main est ainsi un équipement que l’on verra plus souvent délaissé, enlevé, oublié… Or une fois l’accident arrivé, il est malheureusement trop tard pour intervenir.

Ainsi, afin de voir si celui-ci convient bien à l’activité professionnelle, s’il ne glisse pas en action, s’il ne restreint pas les gestes ou ne gêne pas l’opérateur, et si la matière est adaptée, il est primordial de prendre le temps de faire tester le gant. Il sera alors généralement possible de consulter le fournisseur ou distributeur pour que celui-ci vous accompagne.

Si l’essai n’est pas possible, de nombreux fournisseurs proposent des visuels où il est possible de positionner sa main pour choisir la taille adaptée. L’idée est de mesurer la largeur de la paume, de l’interstice du pouce à l’extérieur de la paume. La taille en cm de votre paume définira ainsi, suivant le fournisseur, la taille à choisir pour les gants.

Derrière le choix de gants professionnels se cachent ainsi de nombreux enjeux. Afin de vous faire accompagner dans le choix de vos équipements de protection professionnelle, n’hésitez pas à nous contacter. Notre technico-commerciale spécialiste EPI répondra à tous vos besoins.

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